Editorial
RMS 03/2013
Dans l’air du temps
Les fleurs éclosent et les oiseaux chantent; le voilà de retour, le printemps, et nous ne pouvons pas nous empêcher de consacrer notre numéro de mars à un sujet léger et frais: l’air. Mais nous quitterons rapidement le côté poétique de la situation. L’air, c’est aussi le souffle, la respiration, l’atmosphère qui entoure le globe terrestre, la brise qui bouscule, qui balaie sur son passage, synonyme de changement et de liberté. L’air, c’est ce qui permet la vie, mais c’est aussi un élément très banal.
Nous sommes curieux quand quelque chose est dans l’air, déçus quand nos espoirs sont emportés par le vent. L’air frais apporte de nouvelles idées, mais nous n’apprécions pas ceux qui brassent de l’air. Les notes de Schönberg, inspirées par les vers de Stefan George «ich fühle luft von anderem planeten» (je sens l’air d’une autre planète), sont une cacophonie pour certains (cf. RMS 2/2013, p. 10), et ouvrent la porte d’un nouveau monde pour d’autres, comme nous pouvons le lire dans ce numéro.
L’air est un thème ambivalent et inépuisable, impossible à circonscrire dans les treize pages que nous lui consacrons. Nous nous intéresserons donc surtout à ce qui concerne les musiciens et musiciennes au quotidien. Nous parlerons de l’orgue, pas pour comprendre comment le roi des instruments fait passer l’air dans ses tuyaux, mais pour faire le point sur les difficultés qu’il rencontre aujourd’hui et pour imaginer son futur. Nous nous demanderons avec l’exemple du Tessin pourquoi les fanfares peinent à recruter des souffleurs. Nous parlerons de pneumaphonie, une technique vocale peu connue en Suisse, et nous donnerons enfin la parole au phoniatre Joseph Sopko, au sujet des interactions entre l’air, la respiration et la voix.
Une question importante, même si elle n’est pas traitée dans nos pages Focus, est de savoir si le vent va tourner une fois que les requêtes formulées dans l’initiative sur la musique seront transformées en loi. Une table ronde a été organisée à ce sujet à Bâle à la fin février. Son compte-rendu est disponible ici (en allemand).
Katrin Spelinova
Rédactrice en chef