Editorial

03.04.2013

RMS 4/2013

Lever de rideau

Je ne peux pas m’empêcher d’utiliser cette formule, même si elle ne convient pas tout à fait au thème que nous avons retenu pour notre numéro d’avril. Pour une fois, nous n’allons pas nous intéresser à ce qui se passe sur scène, mais à celles et ceux qui travaillent dans l’ombre pour permettre au spectacle d’exister: qui jouent d’un instrument dans la fosse, qui nettoient les costumes, qui soulèvent les cintres du théâtre, ou qui se remuent les méninges à trouver l’œuvre qu’ils vont présenter à leur public. «On voit ceux qui sont dans la lumière, ceux qui restent dans l’ombre, on ne les voit pas», dit la complainte de l’Opéra de quat’sous de Brecht. Dirigeons donc les projecteurs vers les coulisses — ou vers d’autres endroits cachés du théâtre — pour faire la lumière sur tout ce qu’on ne voit pas d’habitude.

Pour le commun des mortels, les opéras sont avant tout des institutions qui brassent beaucoup d’argent: les millions de subventions qu’ils reçoivent sont souvent perçus comme trop élevés. On ne se rend pas compte que cet argent est destiné à des costumières, des électriciens, des comptables, qui le réinjectent dans le tissu local. Les deux responsables d’opéra qui prennent la parole dans ce numéro accordent beaucoup d’importance à leur ancrage dans la région.

Eric Vigié, directeur général de l’Opéra de Lausanne, dit aussi que le théâtre doit montrer aujourd’hui qu’il ne triche pas. Comment cela? me suis-je demandée au premier abord, le théâtre est naturellement une machine à illusions. Et c’est à cela que travaillent la plus grande partie de ses employés. Mais Vigié a raison.

Sur scène, l’illusion est grande. Mais à notre époque où les animations 3D sont parfaites, où les enregistrements audio ont atteint des sommets, c’est la précarité du théâtre qui le rend fascinant. Si un chanteur est à peine enroué, on l’entend immédiatement, et jusqu’au dernier rang. Mais ce qu’il fait devant nous est toujours unique. L’air qu’il fait vibrer est le même que celui qui me touche. Il n’y a pas de place pour l’escroquerie. C’est l’«ici et maintenant», dans toute sa réalité.

Cordialement
Pia Schwab


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