Editorial

04.07.2013

RMS 7/2013

Bougeotte et voyagite

Le premier article de ce numéro parle d’un voyage dans les années 1700. Comme j’aurais voulu en être! Je m’imagine avec délice en train de naviguer sur le Main et le Rhin avec la suite du Prince-évêque de Würzburg, et d’admirer sur le bateau les répétitions des musiciens que ce seigneur avait fait venir d’Italie. Bien sûr, le fleuve serait paisible, l’air juste tiède sous un soleil étincelant.

Mais ça ne s’est peut-être pas toujours passé comme ça. Même dans ce paysage idyllique, il devait y avoir de temps en temps des orages, du bois de flottage ou des rapides qui pouvaient endommager le bateau, des essaims de moustiques véhiculant même dans nos contrées toutes sortes de maladies qui devaient rendre la musique discordante. L’aventure devait être bien… aventureuse.

A la fin du 19e siècle, les ouvriers qui ont percé le tunnel du Gothard ont eux aussi affronté des dangers. Du côté tessinois, il s’agissait principalement d’immigrés du Nord de l’Italie qui, mis à part les chutes de pierres, les infiltrations d’eau et les coups de grisou, devaient aussi endurer le mal du pays et l’ennui lorsqu’ils étaient au repos. Ils se sont réconfortés en créant une fanfare. Ils ont certainement commencé par jouer des morceaux de leur pays d’origine, qui peu à peu est devenu le répertoire d’Airolo. La musique va et vient, se mélange, reste toujours en mouvement: en transit! En Suisse, on en sait quelque chose. Gilles Gfeller aborde ce même sujet. Cent ans après la construction du tunnel du Gothard, il a entrepris plusieurs longs voyages pour assimiler les rythmes africains et cubains qui aujourd’hui donnent vie à ses cours de percussion.

Voyager, c’est découvrir, explorer, s’enrichir. D’ailleurs, l’expression «faire du chemin» signifie «faire des progrès». Aujourd’hui, nous voyageons si vite et de manière si confortable que nous n’en tirons plus d’expérience. Prenons le temps de voyager lentement ou (cela sonne mieux) laissons-nous flâner, faisons place à l’imprévisible. Suivons simplement notre chemin!

Cordialement
Pia Schwab


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