Editorial
Lire et être lu
Notre page de titre montre une performance musicale du Festival de Rümlingen, extraite du programme d’il y a trois ans Ton&Tal (son et vallée). On y voit des personnes jouant d’un instrument, alignés debout sur des caisses en bois mobiles, et qui jouent sous un ciel infini. Ils ont l’air littéralement attachés à la prairie, même si leur situation n’est peut-être pas si stable que ça. Chacun et chacune semble avoir trouvé sa place, sa position, et l’assume, mais ils sont aussi liés les uns aux autres dans leur dialogue musical avec la nature puisqu’ils donnent ensemble un concert.
J’ai envie, chères lectrices et chers lecteurs, de faire de cette image une métaphore de la Revue Musicale Suisse. L’édition papier et le site web de la revue forment le sol, sur lequel différentes associations font connaître leur position dans le paysage musical. Chacune de ces institutions se présente de la manière qu’elle souhaite sur son podium de papier et de bytes. En même temps, on entend les voix de toutes les autres associations, les monologues deviennent dialogues et la revue, papier ou virtuel, dépeint le paysage musical de l’ensemble du pays.
Cette vision n’est bien entendu pas nouvelle, et elle ne s’est de loin pas encore totalement réalisée. Mais elle montre une fois de plus le potentiel de la Revue Musicale Suisse. Elle est le lieu où de nombreuses opinions individuelles se réunissent en une seule voix, pour se faire entendre de manière forte par les politiques et par la société. Elle est aussi un instrument qui permet à chacun de ses membres de plaider sa propre cause, et un podium qui permet de se profiler face à l’extérieur.
Si la Revue Musicale Suisse n’a pas toujours été très stable, son futur n’est aujourd’hui plus remis en question, pour autant bien entendu que les musiciens de l’orchestre restent suffisamment nombreux sur scène.
Cordialement
Katrin Spelinova