
Aliose: Alizé Oswald et Xavier Michel
Bref parcours: En deux albums, Aliose (2009) et Le vent a tourné (2012), Aliose s’est imposé comme un représentant notable de la chanson helvétique.
Etes-vous avant le début, en début, en milieu ou en fin de carrière?
En début de carrière. Le projet Aliose est né en 2009 avec la sortie du 1er album.
Quelles sont ou quelles étaient vos attentes en ce qui concerne votre carrière?
Initialement, nous n’avions aucune attente. Nous nous sommes laissé porter par la vague qui nous a emportés et menés à entamer une carrière professionnelle. Notre ambition est maintenant de continuer à pouvoir vivre de notre musique, de diversifier nos activités musicales et de nous développer sur le marché francophone.
Quelle importance a votre carrière professionnelle dans votre vie?
Notre carrière professionnelle occupe une place très importante dans notre vie, car sans s’investir à 200%, il est difficile de vivre de la musique en Suisse, et tout simplement car il s’agit d’une passion. La difficulté est de savoir «décrocher» parfois. Dans ce type de métiers où les relations humaines occupent une place privilégiée, vie privée et vie professionnelle sont souvent très liées.
A quel degré une carrière peut-elle être planifiée ou prévue? Avez-vous à ce sujet une expérience positive ou négative?
On ne possède jamais toutes les cartes de son destin professionnel. Les rencontres ont leur importance, la chance également, la persévérance indéniablement. Les deux premières se provoquent, la troisième se cultive. Pour notre part, le «calcul» ne nous réussit pas trop. La spontanéité et l’authenticité sont à la base de notre démarche, nous suivons notre «feeling», et cela nous a toujours été bénéfique jusque-là.
Quelles sont, pour réussir une carrière, la part de travail et la part de chance, de malchance ou de hasard?
Tout dépend. La chance ou la malchance peuvent vous faire faire un bond de géant, ou au contraire vous mettre des bâtons dans les roues. Mais nous ne croyons pas qu’une carrière vraiment solide puisse se bâtir sur le long terme sans travailler dur.
Votre carrière a-t-elle pris à un moment donné un coup d’accélérateur ou un tournant, et si oui comment?
Notre parcours musical respectif, à chacun des deux, a pris un tournant décisif avec la naissance d’Aliose. Toutefois, avant nous ne pouvions pas parler de «carrière». Depuis que c’en est devenu une, cette dernière suit son cours et se développe progressivement, petit à petit, grâce à une actualité constante, beaucoup de travail et un peu de chance. Le coup d’accélérateur de la carrière, s’il doit venir, viendra naturellement, et consistera probablement en un développement sur la France.
Qu’est-ce qui a été particulièrement utile à votre carrière, qu’est-ce qui lui a été nuisible?
Les médias ont joué un rôle important dans le développement initial d’Aliose, notamment le soutien indéfectible de la radio Option Musique. La visibilité médiatique est un facteur important pour réussir à sortir la tête de l’eau, se faire connaître du grand public, trouver des dates de concert. Quelques personnes clefs, qui nous ont fait confiance et ont cru en nous dès le début, ont également joué un rôle capital. Sans Roland Le Blévennec, par exemple, nous n’en serions pas là aujourd’hui. L’investissement de nos proches a aussi été fondamental. Nos frères respectifs travaillent par exemple avec nous de très près (vidéos, site web, tour management…), et le soutien de nos familles et amis est sans faille. Quelques prix importants qui nous ont été attribués ont également indéniablement participé à crédibiliser notre projet. Pour finir, la grande fidélité de notre public, toujours plus nombreux, nous porte énormément, ainsi que les liens que nous créons avec d’autres artistes. Quant aux éléments nuisibles, nous n’en voyons pas. Même si nos choix n’ont pas toujours fait l’unanimité, nous ne regrettons rien.
Une carrière musicale nécessite-t-elle plus de travail qu’une carrière dans un autre domaine?
A nouveau, tout dépend du domaine et de l’investissement qu’on y met! Non, nous ne pensons pas que cela demande plus de travail qu’une autre carrière exigeante. Par contre, c’est parfois épuisant car cela ne nous quitte jamais, et par le nombre impressionnant de facettes à maîtriser. Nous avons monté une société et gérons la majeure partie de notre carrière nous-mêmes. Nous sommes ainsi sans cesse confrontés à de nouveaux challenges, à des domaines professionnels que nous ne connaissons pas et que nous devons apprendre sur le tas (droit, comptabilité, production, édition, graphisme, communication, diffusion, etc.). Une carrière musicale sur le devant de la scène demande également un travail sur soi, pour apprendre à gérer l’utilisation de son image, à ne pas prendre trop à cœur les propos des journalistes, ou l’impact de son travail sur les gens.
Une carrière musicale peut-elle être fabriquée par quelqu’un d’extérieur (un enseignant, une agence, les médias)?
Oui, lors d’une démarche essentiellement commerciale. Ce n’est pas notre démarche.