La HEM de Neuchâtel sonne la résistance

Jean-Michel Pelet, 30.11.2018

Il y a tout juste une année, le conseil d’Etat neuchâtelois décidait de mettre fin à l’aventure de la HEM, cette nouvelle avait fait le tour de la Romandie. Cependant, les musiciens et les sympathisants de cette institution ont décidé de ne pas se laisser faire : ils ont lancé une initiative.

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Jean-Michel Pelet — Il y a bientôt une année, le 1er décembre 2017, le conseil d’Etat neuchâtelois évoquait une remise en question de la formation musicale professionnelle dans le canton de Neuchâtel par l’annonce de la fermeture de la HEM pour 2021. Plusieurs arguments ont été exprimés sur cette décision, notamment la nécessité économique de réduire le budget du canton comme celui d’une formation professionnelle qui profite à des élèves musiciens étrangers bien plus qu’à des musiciens en herbe suisses et locaux.

Quelle est la situation actuelle ?
Y a-t-il eu des revirements de situations, des changements notables d’attitude voire de politiques à l’encontre de cette fermeture prochaine ? Oui et non car le conseil d’Etat neuchâtelois n’est apparemment pas près de vouloir changer son fusil d’épaule. Que va devenir l’enseignement public de la musique dans ce canton si la HEM devait disparaître d’ici 2021 ? Si on a peu d’élèves suisses et locaux dans cette région désireux de s’intéresser à une formation professionnelle musicale, ne faudrait-il pas dans ce cas d’une autre stratégie auprès des jeunes de cette région pour les professions à caractère artistique, de même chez les parents de ceux-ci, voir un meilleur dialogue avec les autorités ? Faire des économies de plusieurs millions sur une décennie, est-ce la meilleure image que l’on puisse donner à une société qui se veut progressiste et ouverte aux changements culturels ? Il faut relever de plus que si la HEM devait fermer, le conservatoire ne pourrait assumer à lui seul le loyer de la structure, ce qui le conduirait à fermer boutique également. Enfin, les autres cantons romands et le gouvernement fédéral participent au budget de la HEM pour plus de la moitié de celui-ci.
Le changement notable est qu’une initiative a vu le jour depuis plusieurs mois afin de faire de la résistance aux autorités politiques du canton. Celle-ci a réuni plus de 5300 signatures, soit bien au-delà des 4500 que la loi lui impose. Le Conseil d’Etat devra donc prendre l’avis du peuple avant toute démarche de fermeture du site neuchâtelois de la Haute Ecole de Musique Genève-Neuchâtel. Afin que le corps électoral puisse se prononcer au plus vite, l’initiative a été déposée presque trois mois avant l’échéance à disposition pour la récolte des signatures. Elle stipule que « l’État assure sur son territoire une formation musicale professionnelle accréditée permettant la délivrance de titres Bachelor et Master of Arts. À cet effet, l’État peut conclure un ou des partenariats avec un canton ou une institution de formation supérieure. L’État veille à ce que la formation ainsi dispensée rayonne sur l’ensemble de son territoire et fasse l’objet de collaborations avec d’autres institutions culturelles et de formation, en particulier le Conservatoire de musique neuchâtelois. »
La suite au prochain épisode.

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