L'Union européenne des écoles de musique dans la cour des grands
Une association faîtière supranationale telle que l’EMU sert d’observatoire, de plateforme d’information, d’échanges et de rencontres.
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- Helena Maffli s'engage au niveau européen pour l'éducation musicale.
Helena Maffli — Ma première expérience de l’EMU (European Music School Union) fut le 7e Festival Européen de la Musique pour la Jeunesse de 2002 en Suisse, une édition parmi les plus réussies, comme j’allais l’apprendre bien plus tard. Chacun des orchestres et ensembles représentant des écoles de musique à travers l’Europe a été accueilli à titre personnel par une des écoles de l’ASEM, dans les quatre coins de la Suisse. En plus des concerts locaux, tous les jeunes ont pu se produire sur une des scènes de l’Exposition nationale Expo02. La culture locale, nationale et internationale, la diversité suisse et européenne étaient ainsi réunies, visibles et audibles par la présence des jeunes et leurs prestations. Quelle richesse, quelle énergie explosive – et quelle compétence musicale ! Après mon parcours de membre du comité, puis de présidente de l’EMU, je puis confirmer que cette première impression n’a jamais été altérée. Je suis également convaincue que la Suisse doit avoir sa place à l’EMU, et ma joie est grande au sujet de l’élection de Christine Bouvard Marty à sa vice-présidence.
Le Festival est le projet phare de l’EMU, le seul qui touche directement les écoles particulières. Avant tout, une association faîtière supranationale telle que l’EMU sert d’observatoire, de plateforme d’information, d’échanges et de rencontres. Pour les membres de l’EMU, 26 fédérations nationales des écoles de musique, cette plateforme doit être source d’inspiration, de comparaison et de solutions potentielles. L’EMU doit proposer des services complémentaires à ses membres et ainsi assurer une situation gagnante à toutes les parties. Le défi est de taille, d’autant plus que l’EMU n’est financée que par des cotisations de ses membres et ponctuellement par des fonds européens pour projets que s’arrachent toutes les organisations en Europe.
La richesse de l’EMU ne peut donc se situer qu’au sein du réseau lui-même : renforcement des liens nord-sud et est-ouest, création de groupes régionaux à l’interne, contacts et collaborations opérationnelles avec d’autres associations européennes du même domaine. Il faut aussi être à la recherche constante de nouveaux membres, car certains pays européens n’ont pas encore de fédérations nationales des écoles de musique. Pour faire tout cela, l’EMU et son comité doivent disposer d’un bureau autonome composé d’une petite équipe qui travaille et communique efficacement, même à distance.
Voyages, séminaires, conférences, séances, groupes de travail, rapports, statistiques, publications – ce fut le quotidien de mon travail privilégié de présidente de l’EMU par lequel j’espère avoir contribué à répondre aux défis cités. Le nouveau comité, d’une constitution très équilibrée, va faire évoluer tout ce qui doit l’être. Une chose est certaine : aujourd’hui, l’EMU a gagné une place qu’elle mérite pleinement dans la cour des grandes organisations européennes. Car face aux grands enjeux de la formation musicale de demain, seule l’unité dans la complémentarité peut faire la force.