Bam, Pop, Wham et Toc… entre autres
L’Institut Jaques-Dalcroze de Genève fête cette année un double jubilé: son 100e anniversaire et les 150 ans de la naissance de son fondateur.
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- Photo: IJD
- L’IJD fête son centenaire en sept événements, autant de facettes qui peuvent amener à de nouvelles ouvertures.
L'Institut Jacques-Dalcroze fête son 100e anniversaire
Gianluigi Bocelli — lorsqu’en juin 1914 l’archiduc François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo, Émile Jaques-Dalcroze se trouve à Genève pour préparer un Festspiel avec ses meilleures élèves de Hellerau, le faubourg de Dresde, où depuis 1910 il tient son institut d’eurythmique. À ce moment de sa vie, il est surtout connu pour la méthode pédagogique qu’il développe en Allemagne, sa réponse à une didactique musicale devenue mécanique et stérile à son goût. Pour lui, il faut tout d’abord éliminer les blocages de la coordination des élèves avec de la gymnastique eurythmique et entraîner l’oreille avec de l’improvisation. Le but est d’affranchir le système nerveux pour qu’il puisse être au service de l’imagination artistique et de la pensée créative.
C’est la guerre et il n’est plus sage de retourner en Allemagne, surtout quand à Genève on a un nom, Jaques-Dalcroze ayant été professeur d’harmonie au Conservatoire de la Place-Neuve et une des rares voix intéressantes du panorama musical romand du début de siècle: on lui propose ainsi de continuer ses activités en sécurité sur le sol helvétique, et c’est ainsi qu’en 1915 l’Institut ouvre ses portes, rue de la Terrassière à Genève.
Sept événements pour de nouvelles ouvertures
En 2015, double anniversaire, donc: les 150 ans de la naissance d’Émile et les 100 ans de son Institut genevois! L’IJD fête cela en sept événements aux noms sonores qui veulent sortir la rythmique de ses murs vers des terrains inconnus et montrer comme ses multiples facettes peuvent amener à de nouvelles ouvertures.
BAM!, l’expo au Flux Laboratory de Carouge qui a fait 7500 entrées, est un parcours sur la synesthésie cinématique à la base de la pensée Dalcroze. Et PAF!, chorégraphie XXL au Festival Antigel a réuni 1000 participants. Après cela, deux spectacles à l’Institut: ET TOC!, une mise en scène de l’imagination, et CRÔA!, dream stream chorégraphique.
Au début mai: POP!, une grande fête à l’IJD avec des ateliers de découverte et un rallye artistique, a traversé le quartier de la Terrassière meublé de shows musicaux, chorégraphiques et visuels pour plus de 2000 heureux participants. Puis est venu le moment de redécouvrir le chansonnier dalcrozien avec PAN! : douze titres de la plume d’Émile revisités par le trio de pianistes Chenu, Rogg et Sourisse qui font objet d’un album. Avant-première à la Fête de la musique de Genève.
Dernier rendez-vous: WHAM!, «le congés pointu et revigorant», du 20 au 24 juillet au Centre Médical Universitaire de Genève. Cette rencontre entre musiciens, pédagogues, thérapeutes et danseurs du monde entier, qui compte entre 350 et 400 inscriptions, sera centrée sur les interactions entre arts, sciences et pédagogie. Thèmes principaux des conférences et des tables rondes: les liaisons entre arts et neurosciences aujourd’hui; l’influence que celles-ci peuvent avoir sur l’apprentissage par et pour la musique dans les pratiques pédagogiques actuelles et, enfin, une réflexion sur les possibles applications de la rythmique dans les arts performatifs, bien sûr, mais aussi sur un public petite enfance, handicapé ou senior. De quoi dire: Dalcroze c’est aussi ça, alors!