
Conférence romande
Le 3 décembre 2021, les représentantes et représentants cantonaux et les directions des écoles de musique se sont réunis pour la Conférence romande annuelle. Elle était accueillie par l’Ecole de musique de Lausanne.
«Les écoles de musiques font un travail formidable»: c’est par ces mots que Michael Kinzer, chef du service de la Culture de la Ville de Lausanne), a ouvert la 18e Conférence romande. «Ouvrir le plus largement possible l'accès à la formation musicale est notre objectif commun», a-t-il poursuivi. « L’engagement proactif de tous les acteurs est la clé du succès ».
Théodor Gafner, directeur de l’Ecole de musique de Lausanne, a présenté ensuite son institution (soutenu d’une manière très charmante de son petit chien Jiji) à la vingtaine de personnes présentes. Comptant près de 2000 élèves, 100 professeurs et une offre diversifiée s’adressant à toutes les catégories d’âge - du bébé de douze mois aux adultes -, cette institution figure parmi les grandes écoles de musique de la région.
Le concept-cadre national «Carte talent musique» pour les programmes cantonaux
L’organisateur Philippe Müller a rendu compte des activités accomplies par le comité de l’ASEM au cours de l’année écoulée. Puis la présidente Christine Bouvard a fait le point sur les travaux en lien avec le concept-cadre de la Confédération «carte talent musique», qui vient d'être mis en consultation auprès des cantons et des cercles intéressés. Le projet prévoit un encouragement des jeunes talents complémentaire aux soutiens actuels des pouvoirs publics et des fondations, qui s’inscrira dans un cadre national. Les différentes structures d’encouragement existantes devront être prises en compte. «La diversité cantonale fait partie de l’identité de notre pays», a souligné Christine Bouvard, qui a encouragé les personnes présentes à faire des suggestions et poser des questions au niveau cantonal.
Numérisation : de nombreuses questions
Après une présentation des projets de recherche actuels par Marc-Antoine Camp (Haute école de musique de Lucerne), l’exposé de Richard Emmanuel Eastes, de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale, a également contribué à la réflexion. Comment l’enseignement de la musique peut-il se concevoir à l’ère de la numérisation, a-t-il demandé, soulignant qu’il ne s’agit ni d’être moderne par principe, ni de reproduire exactement le monde analogique dans un monde numérique. L’opportunité de la numérisation réside en ceci qu’elle offre de nouveaux outils, a-t-il relevé. Il a évoqué ensuite différentes tendances, nouvelles ou anciennes, allant du synthétiseur à l’intelligence artificielle. Cependant, l’essentiel pour lui, et manifestement aussi pour les personnes présentes, c’est que dans le domaine de l’enseignement, la numérisation implique avant tout une réflexion personnelle des enseignantes et enseignants, qui se perçoivent de plus en plus souvent comme des coaches que comme des éminences grises que l’on ne rencontre qu’une fois par semaine dans la salle de cours. La discussion s’est révélée très variée et intensive. Philippe Muller et Philippe Krüttli ont conclu la Conférence romande à 16h00.