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Foto: Niklaus Rüegg

Peter Minten 2017

ASEM – Peter Minten est décédé le 12 mars 2018 à l’âge de 57 ans des suites d’une longue et grave maladie. Pendant ses douze années d’engagement au sein du comité de l’ASEM, il a accompli un travail extrêmement précieux. Parfait bilingue, il a été un médiateur très apprécié entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Après son départ du comité, il a continué de participer jusqu’à son décès aux activités de l’ASEM en tant que délégué de l’association genevoise.
Peter Minten a étudié la clarinette à Bâle avec Thomas Friedli et obtenu sa virtuosité en 1986. Il a ensuite repris une charge d’enseignement de la clarinette et du solfège au Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre de Genève. Il y a été nommé plus tard doyen, puis directeur en 2002.
Peter s’intéressait à des sujets dépassant le cadre strict de l’école. En 1999, lorsqu’un siège est devenu vacant au comité, Olivier Faller, qui en était jusque-là le seul membre romand, lui proposa de le rejoindre afin de renforcer la présence de la Suisse romande. Peter saisit cette occasion, moins par ambition que par intérêt pour la cause.
A l’ASEM, il a connu deux présidences, celle d’Hans Brupbacher, sous laquelle il a assumé la fonction de vice-président, puis à partir de 2006 celle d’Hector Herzig. Ce dernier le connaissait déjà depuis l’ancienne formation ASEM de directeur d’école HERZKA. Il en garde l’image d’« un participant très intéressé, qui savait exactement ce qu’il voulait. Il était très axé sur le travail en équipe et a toujours transmis aux autres ses connaissances et son savoir-faire. C’était une personne plutôt discrète. Peter aimait à se retirer dans le calme pour se consacrer à son instrument ou à la lecture ». Hans Brupbacher a apprécié « les contributions mûrement réfléchies de Peter aux séances du comité et le soutien apporté pendant toutes ces années. Il a mené son école à son épanouissement, et son jeu à la clarinette était d’une grande musicalité. »
Dès le début de son mandat, Peter s’est engagé pour faire connaître l’ASEM en Suisse romande, qui n’y était que très partiellement représentée : « J’ai pris mon bâton de pèlerin et ai rencontré tour à tour un certain nombre d’écoles de musique romandes afin de les convaincre d’adhérer à l’ASEM », a-t-il expliqué lors d’une interview accordée en 2011 à l’occasion de son départ du comité. Il a joué un rôle actif dans la restructuration de l’association, à l’issue de laquelle il a été chargé du domaine des conférences régionales : « Je me suis rendu compte que le juste milieu entre une harmonisation nationale et le respect des spécificités, sensibilités, bref, le ‘génie propre’ de chaque communauté, n’était pas facile à trouver. Je pense que d’une manière générale, les écoles, leurs directions et leurs enseignants devraient mieux connaître les pratiques les uns des autres, en termes de conditions de travail, de structuration, contenu et objectifs d’enseignement. »
En 2011, voici comment il voyait l’avenir de la formation musicale : « Dans sept ans, extérieurement on aura peut-être la perception d’une amélioration sensible : des enseignants titulaires de masters en pédagogie, des écoles certifiées et ancrées dans des lois cantonales, une constitution qui se donne mission en enseignement musical. »
Nous perdons en Peter non seulement un ami loyal, mais aussi un excellent musicien et une personne attentionnée, qui s’est totalement dévouée à la cause de la jeunesse musicale.