
L'union fait la force
Nicolas Curti, timbalier et percussionniste indépendant, trésorier de la section USDAM Genève, présente son rapport de la CIO17 qui s’est déroulée du 11 au 14 mai 2017 à Montréal.
En 2001, je représentais la Suisse au sein de l'Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales et n'oublierai jamais notre magnifique version de la 11e symphonie de Chostakovitch à la célèbre Philharmonie de Berlin. Aujourd'hui, n'étant pas membre d'un orchestre fixe, j'ai à nouveau la chance de représenter la Suisse, lors de cette 4e Conférence Internationale des Orchestres.
Il faut s'imaginer un rassemblement mondial de délégués musiciens (employés et intermittents) jouant dans l’orchestre qu'ils représentent, ayant un rôle syndical, et de délégués administrateurs (employeurs) d'orchestres. Chaque pays ayant ses difficultés et ses valeurs, le fait d'échanger des idées sur différents sujets donne l'occasion à chacun de s'exprimer et d'avancer dans son développement, à son rythme.
N'étant pas journaliste — et un compte rendu complet, validé par la Fédération Internationale des Musiciens, étant à disposition des intéressés —, je citerais seulement quelques phrases (hors contexte) qui ont retenu mon attention durant cette rencontre inhabituelle, mélangeant de surprenantes réalités très différentes.
« La musique classique, un apport essentiel dans la vie »
« Chaque musicien est un ambassadeur de son orchestre »
« Adopter le changement, adopter la technologie »
« Un concert classique : psychothérapie la moins coûteuse »
« À chaque crise il y a une solution »
« Jouez et taisez-vous »
« Souvenez-vous que vous êtes tous remplaçables »
« La culture est un hobby de la gauche »
« Parler de la musique, c'est comme faire danser l'architecture »
« On peut penser que c'est mieux ailleurs, mais des fois c'est pire ailleurs »
« Par le pouvoir de la musique, nous pouvons changer le monde »
Plus proche de nous, une question posée par le délégué de France, M. Yves Sapir :
- « Quel est l'avenir d'un musicien salarié d'un orchestre fixe, face à la menace de « l'uberisation » des orchestres ? ».
En résumé : « l'union fait la force ». Il faut communiquer et travailler ensemble. Du Ghana à l'Uruguay, en passant par la Norvège, droits, défense, privilèges, rendement, évolution du numérique, visibilité, éducation... chacun doit trouver un point d'équilibre entre les employés/musiciens et la gouvernance, afin d'arriver ensemble à l'objectif et de poursuivre sa mission avec cœur, quitte à prendre des risques, surtout en cas de crise ou lorsque la météo est mauvaise !
À noter : la très grande qualité des intervenants, professionnalisme et préparation des sujets, l'ambiance calme, détendue et constructive durant cette Conférence extraordinaire très bien organisée dans de très bonnes conditions.